- Le projet
- Le caribou
- Rapports scientifiques
- Liens
- Nous joindre
De nos jours, l’aire de répartition du caribou forestier s’étend principalement entre le 49e et le 55e parallèle. Toutefois, deux petites populations isolées subsistent au sud du 49e parallèle, celle de Val-d’Or et celle de Charlevoix. Le développement du réseau routier et l’exploitation des ressources naturelles ont largement affecté ces populations, qui se retrouvent maintenant séparées de celle de l’aire continue.
Les « derniers survivants »
de Val-d’Or
La population de Val-d’Or évolue dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, près de Val-d’Or. Elle utilise potentiellement 2 160 km2 (aire du plan d’aménagement). [3] L’effectif de cette population ne cesse de décliner, et elle ne comportait plus que de 13 à 20 individus en 2013. [7]
La prédation constituerait actuellement une importante cause de mortalité des caribous dans ce secteur. [3] Il est toutefois à noter que les habitats associés au territoire occupé par cette population sont hautement perturbés. Le prélèvement humain a lui aussi occasionné de nombreuses mortalités dans le passé. L’Équipe de rétablissement recommande donc l’atteinte d’une population de 50 individus d’ici 2020. [3]
Aire actuelle de répartition du caribou forestier au Québec (en vert)
Qu’entend-on par
« mesures de protection » ?
Des mesures de protection d’une espèce sont élaborées afin de maintenir la viabilité des populations de cette espèce. Ces mesures peuvent notamment contribuer à maintenir un nombre minimal d’individus dans les populations, ou encore favoriser l’atteinte d’un niveau de recrutement suffisant pour que les populations se maintiennent à long terme.
Mesures de protection (Val-d’Or)
Création de la Réserve de biodiversité des Caribous-de-Val-d’Or, d’une superficie de 434 km2 en 2009. [3]
Mise en enclos (isolement) des femelles pendant la période de mise bas afin de limiter la prédation des faons. [3] Ainsi, au printemps 2014, quatre femelles gestantes de la population de Val-d’Or ont été transportées dans un enclos, puis libérées avec les trois faons survivants quelques semaines plus tard. [8]
Élaboration d’un plan d’aménagement forestier. Des plans d’aménagement visant notamment la protection de la population de caribous de Val-d’Or sont élaborés en Abitibi- Témiscamingue depuis 1989. Le plus récent plan s’applique pour la période 2013-2018 et vise à limiter les perturbations du territoire sur le plan de l’exploitation forestière, du développement du réseau routier et de l’établissement d’installations humaines (ex. abris sommaires, camps de villégiature). [7]
Les « rapatriés » de Charlevoix
Les caribous ont complètement disparu de la région de Charlevoix au cours des années 1920, fort probablement en raison d’une chasse excessive. En 1966 et 1967, 48 caribous ont été capturés à l’ouest de Fermont et au sud du Labrador, puis placés dans un enclos dans le parc national des Grands-Jardins. [9] Entre 1969 et 1972, 82 caribous (les jeunes de la première cohorte) ont été relâchés dans le parc. [9] La population de caribous de Charlevoix a ensuite progressivement augmenté au cours des années 1980, pour atteindre 126 individus en 1992. [9]
Depuis, cette population est de nouveau en déclin en raison de la faible probabilité de survie des faons. Elle comptait une soixantaine d’individus en 2013. [4] La prédation des jeunes compterait parmi les principales causes de ce déclin. [2] Il est à noter que les habitats du territoire de Charlevoix présentent un taux de perturbation élevé. Afin d’assurer l’autosuffisance de la population de Charlevoix, un effectif d’une centaine individus serait souhaitable. [3]
Mesures de protection (Charlevoix)
Reconnaissance de l’aire de fréquentation, d’une superficie de 3 128 km², en vertu du Règlement sur les habitats fauniques. [1] Pour les populations de caribou situées en territoire sous aménagement forestier, des modalités relatives à la gestion des chemins sont prévues dans les plans d’aménagement de l’habitat des populations de l’aire de répartition continue. [1]
Élaboration d’un plan d’aménagement forestier. Le plan privilégie les coupes partielles dans le but de maintenir les attributs de vieilles forêts, de limiter l’enfeuillement et de favoriser les peuplements résineux irréguliers. [6] La stratégie repose sur le régime de perturbations naturelles de la sapinière à bouleau blanc d’altitude. Elle vise à restreindre la quantité d’habitats favorables à l’orignal et à ses principaux prédateurs, qui se nourrissent de caribou. [6]
Protection fournie par trois parcs nationaux (parcs nationaux des Grands-Jardins, de la Jacques-Cartier et des Hautes-Gorges-dela- Rivière-Malbaie) dans l’aire de répartition du caribou de Charlevoix, contribuant à la conservation permanente de l’habitat. Dans ces zones, le développement et l’exploitation industriels (forêts, mines, énergie) sont interdits. Dans Charlevoix, des mesures visant à augmenter le prélèvement d’ours noirs sont effectives. Au cours de l’été 2013, la Nation huronne-wendat a lancé un projet d’augmentation de la récolte d’ours noirs, qui devrait se poursuivre jusqu’en 2016. [5]