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Le dérangement d’origine anthropique est une cause majeure du déclin du caribou forestier. Le caribou évite généralement les coupes forestières récentes, les routes et les infrastructures humaines. La pratique de la motoneige figure aussi au rang des menaces, l’activité la plus préjudiciable demeurant la motoneige hors piste, donc à l’extérieur des sentiers balisés.


 

Réaction du caribou face au dérangement

En raison de leur vitesse et du bruit qu’elles produisent, les motoneiges peuvent représenter un stimulus alarmant pour les caribous. Des cas de poursuites en motoneige ou de collisions peuvent survenir. De plus, l’accès presque illimité des motoneiges aux aires de confinement hivernales fréquentées par le caribou constitue un problème majeur. Les femelles étant gestantes au cours de l’hiver, la présence de motoneiges implique des risques accrus d’impacts sur la population.

La réponse des caribous à la présence d’activités humaines est généralement négative. Elle se traduit par différentes réactions :

  • Fuite.
  • Hausse de la vigilance.
  • Augmentation du niveau de stress.
  • Diminution du temps consacré au repos et à l’alimentation.

Les caribous perçoivent les activités humaines comme un risque de prédation. [6] Ainsi, ils tendent à éviter les secteurs utilisés par l’humain.

Le caribou peut donc délaisser des habitats favorables et se déplacer vers des secteurs de moindre qualité afin d’éviter les activités humaines. [15] Les comportements de fuite peuvent avoir des impacts négatifs sur la condition physique et la reproduction des individus et conduire à une augmentation du taux de mortalité. Les répercussions sont d’autant plus importantes en hiver, alors que les conditions de survie sont difficiles.

Types de perturbations et distances d’évitement par le caribou

Impacts directs de la motoneige

De nombreux facteurs peuvent augmenter l’impact de la pratique de la motoneige sur le caribou :

  • Imprévisibilité des motoneiges. L’activité a plus d’impact sur l’espèce si elle est imprévisible dans le temps et dans l’espace. [7]

  • Conditions environnementales difficiles (températures basses, épaisse couche de neige, forts vents...). Les caribous répondent moins vite et moins longtemps à un dérangement lorsque l’épaisseur de neige est très importante, ce afin de diminuer les coûts énergétiques liés au déplacement. [12]

  • Dérangements antérieurs naturels, tels que la prédation. Bien que cela ne se vérifie pas toujours, les caribous qui subissent une pression de prédation seraient plus sensibles au dérangement que ceux qui n’en sont pas victimes.

  • Étendue de la surface de pratique de la motoneige. Lorsque l’activité a lieu sur une plus grande superficie, elle engendre plus d’impacts négatifs sur le caribou que lorsqu’elle a lieu sur des petites surfaces localisées. [7]

  • Durée de pratique de la motoneige. La période d’utilisation du terrain aurait plus d’impacts que l’intensité de l’utilisation. Une utilisation s’étalant sur plusieurs mois causerait plus d’impacts négatifs que des activités récréatives se déroulant sur une période de quelques jours ou de quelques semaines. [7]


Impacts directs (suite)

  • Intensité du bruit des motoneiges. Il est rapporté que le bruit peut être un facteur de dérangement pour le caribou. La présence de nombreux stimuli sonores associée à des mouvements rapides peut faire paniquer les caribous et conduire à l’abandon d’un secteur. Toutefois, ce facteur ne serait pas le plus important.

  • Angle d’approche des motoneiges. Le caribou se laisse davantage approcher par les motoneiges si ces dernières sont visibles. Sa réponse est donc plus tardive. Or, si le caribou est en mesure d’évaluer la distance, la direction et la vitesse d’approche, il peut mieux déterminer le danger potentiel et se sécuriser. [16]

Impacts indirects de la motoneige

La pratique de la motoneige augmente la vulnérabilité du caribou face aux prédateurs, puisque ces derniers utilisent les tracés de motoneige pour se déplacer. [8] Les passages de motoneiges causent aussi des dommages à la végétation et aux sources d’alimentation du caribou. Dans une tourbière du Parc national du Gros-Morne, il a été démontré que 20 passages de motoneiges étaient suffisants pour observer une diminution significative du couvert de certaines plantes. [4]

  1. Anttonen, M., et al., 2011. Range Selection by Semi-Domesticated Reindeer (Rangifer tarandus tarandus). In: Relation to Infrastructure and Human Activity in the Boreal Forest Environment, Northern Finland. Arctic 64 (1), 1-14.

  2. British Columbia Ministry of Environment (BCME), [non daté]. Snowmobile guide for the Columbia and Rocky Mountains of British Columbia. [En ligne]. http://www.snowmobile.gov.bc.ca

  3. Boulanger, J., et al., 2012. Estimating the Zone of Influence of Industrial Developments on Wildlife: a Migratory Caribou Rangifer tarandus groenlandicus and Diamond Mine Case Study. Wildlife Biology 18, 164-179.

  4. Caissie, A., 1999. Effects of Snowmobile Traffic on the Vegetation of a Coastal Plain Sphagnum bog in Gros Morne National Park, western Newfoundland. Thesis. University of New Brunswick, Fredericton (New Brunswick, Canada).

  5. Équipe de rétablissement du caribou forestier au Québec, 2013 (mai). Plan de rétablissement du caribou forestier (Rangifer tarandus) au Québec 2013-2023. Ministère du Dédeloppement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec, Faune Québec, 110 p.

Tous concernés !

La conservation des espèces de notre patrimoine naturel est l’affaire de tous. Des gestes simples peuvent permettre une meilleure cohabitation avec la faune peuplant la forêt boréale. Ainsi, lorsque vous pratiquez des activités récréatives en forêt, il est important de garder en tête que vous êtes dans l’habitat du caribou forestier.

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  1. Frid, A., and L. M. Dill, 2002. Human Caused Disturbance Stimuli as a Form of Predation. Conservation Ecology 6 (1), 11.

  2. Harris, , G., M. Nielson, R. and T. Rinaldi, 2014. Effects of Winter Recreation on Northern Ungulates with Focus on Moose (Alces alces) and snowmobiles. European Journal of Wildlife Research 60 : 45-58.

  3. Kolbe, J. A., et al., 2007. The Effect of Snowmobile Trails on Coyote Movements Within Lynx Home Ranges. Journal of Wildlife Management 71, 1409-1418.

  4. Kolbe, J. A., et al., 2013. Effects of Winter Recreation on Northern Ungulates with Focus on Moose (Alces alces) and Snowmobiles. European Journal of Wildlife Research 60 (1), 45-58.

  5. Leblond, M., et al., 2011. Assessing the mInfluence of Resource Covariates at Multiple Spatial Scales: an Application to Woodland Caribou Faced with Intensive Human Activity. Landscape Ecology 26 (10), 1433-1446.

Soyons de bons voisins!

Afin de limiter le dérangement, certaines pratiques simples contribueront d’une façon non négligeable aux efforts de rétablissement du caribou :

  • Évitez les secteurs occupés par les caribous.

  • Respectez les tracés ouverts.

  • Si vous rencontrez un caribou, demeurez à une distance respectueuse (par ex. 500 m).

  • En cas de rencontre avec des caribous sur un sentier, éteignez votre moteur et laissez le temps à l’animal de s’écarter du sentier avant de repartir.

  • En cas de rencontre avec des caribous hors des sentiers, ne les approchez pas éteignez le moteur de la motoneige et laissez la possibilité à l’animal de s’en aller par lui-même. Quittez ensuite le secteur.

  • Ne suivez pas les pistes de caribous.

  • Limitez le bruit des motoneiges.

  • Pratiquez la motoneige là où l’épaisseur de neige est suffisante (au moins 30 cm) afin d’éviter d’endommager la végétation.

  1. Leblond, M., et al., 2013. Avoidance of Roads by Large Herbivores and its Relation to Disturbance Intensity. Journal of Zoology 289 (1), 32-40.

  2. Mawhinney, K., et al., 1998. Caribou Ecology in Gros Morne National Park, 1992-1998. Summary Report. Unpublished report. Canadian Heritage Parks Canada, 99 p.

  3. Nelleman, C., et al., 2003. Progressive Impact of Piecemeal Infrastructure Development on Wild Reindeer. Biological Conservation 113 (2), 307-317.

  4. Rudolph, T. D., 2011. Mouvements et sélection d’habitat lors des déplacements printaniers du caribou forestier (Rangifer tarandus caribou) dans le nord du Québec. Mémoire de maîtrise en biologie. Université du Québec à Montréal, Montréal (Québec, Canada), 166 p.

  5. Seip, D.R., et al., 2007. Displacement of Mountain Caribou from Winter Habitat by snowmobiles. Journal of Wildlife Management 71 (5), 1539-1544.

  6. Simpson, K., 1987. The effects of Snowmobile Use on Winter Range Use by Mountain Caribou. Wildlife Working Report WR-25. British Columbia Ministry of Environment, Victoria (British Columbia, Canada).

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