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La perte et l’altération de l’habitat par les activités humaines sont fortement responsables de la diminution des populations de caribou forestier. Afin de protéger l’habitat du caribou, le Plan de rétablissement 2013-2023 identifie la création et la modification d’aires protégées comme des mesures essentielles et prioritaires.


 Pourquoi des aires protégées?

L’établissement d’aires protégées strictes qui répondent aux besoins écologiques du caribou figure parmi les moyens envisageables afin de protéger durablement son habitat. En effet, les aires protégées peuvent contribuer à limiter à la fois le dérangement et le taux de perturbation à l’échelle du paysage. La problématique du caribou forestier devrait être prise en compte dans la détermination des nouvelles aires protégées ou dans le remodelage des aires actuelles.

Qu’entend-on par
« aires protégées »?

En vertu de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel (chapitre C-61.01), une aire protégée est « un territoire, en milieu terrestre ou aquatique, géographiquement délimité, dont l’encadrement juridique et l’administration visent spécifiquement à assurer la protection et le maintien de la diversité biologique et des ressources naturelles et culturelles associées ».

Les aires protégées en forêt boréale commerciale

Dans le sud de son aire de répartition, le caribou forestier doit partager son habitat avec les industries d’exploitation des ressources naturelles. La création d’aires protégées destinées à la conservation de l’habitat du caribou forestier doit donc prendre en compte plusieurs paramètres socio-économiques. Le plan de rétablissement reconnaît toutefois qu’il sera nécessaire d’assurer la protection de l’habitat, même dans le territoire soumis à l’exploitation forestière.

Afin d’assurer la conservation de l’espèce dans la forêt sous aménagement, le plan de rétablissement recommande : [2]

  • Le maintien de la connectivité entre les aires protégées situées au sud et au nord de la limite d’attribution de la forêt commerciale. Une connectivité adéquate facilitera le déplacement des individus entre le sud et le nord. Cette mesure est particulièrement importante pour la conservation de l’espèce compte tenu de l’expansion des activités anthropiques. De plus, l’augmentation de la connectivité favorise les flux de gènes et favorise la viabilité des populations.

  • L’amélioration des aires protégées en place et la création de nouvelles aires protégées afin d’assurer la protection de noyaux de conservation pour le caribou. Des aires offrant une protection stricte d’au moins 1 000 km² favoriseraient le maintien à long terme du caribou et permettraient une protection permanente d’une partie de son habitat. Ces aires protégées de plus grandes superficies devraient être situées dans les secteurs fortement utilisés par les caribous.

    De plus, ces initiatives contribueraient à l’objectif gouvernemental de protection de 12 % du territoire québécois d’ici 2015. La répartition uniforme de ces aires protégées contribuera au maintien d’un taux de perturbation faible à l’échelle du paysage en forêt aménagée.

La taille des aires protégées

Les domaines vitaux annuels utilisés par les caribous forestiers sont très vastes. Il est donc nécessaire de créer des aires protégées de grandes superficies afin que l’espèce puisse y accomplir la totalité de son cycle vital. La protection des forêts matures, menacées par les activités anthropiques et abritant les lichens dont se nourrissent les caribous, est particulièrement importante. Différentes études démontrent que, dans l’aire de répartition du caribou forestier, la taille des domaines vitaux peut atteindre 1 300 km2, [3] voire même jusqu’à 4 000 km². [1]

Où créer de grandes aires protégées?

Le plan de rétablissement recommande la création d’aires protégées dont la superficie dépasse 10 000 km² au nord de la limite nordique et dans le secteur sud de l’aire d’application du plan de rétablissement. [2] Idéalement, ces aires doivent être de plus de 1 000 km² dans la forêt sous aménagement. Elles permettront de maximiser le potentiel de rétablissement du caribou forestier.

Secteurs d’intérêt pour le caribou forestier identifiés en 2007 par Nature Québec

Des efforts à poursuivre

En 2012, la proportion d’aires protégées dans l’aire de répartition du caribou forestier était de 8,9 %. Malgré les progrès réalisés, cela reste insuffisant et les efforts doivent être poursuivis.

L’accès public

Il existe plusieurs catégories d’aires protégées au Québec. Elles ont toutes pour objectif principal d’assurer la protection de la biodiversité. Toutefois, elles peuvent comporter des objectifs de gestion différents. Ces objectifs conditionnent les activités pouvant y être pratiquées par l’humain,

en adéquation avec les objectifs de conservation. Par exemple, la randonnée et le canot sont admis dans les parcs nationaux, alors que la chasse y est interdite. Par contre, dans certains refuges et habitats fauniques, la pratique de la chasse, de la pêche et de la villégiature sont permises.

  1. Brown, G.S., 2005. Habitat Selection by Woodland Caribou in Managed Boreal Forest of Northeastern Ontario. [Thèse de doctorat]. University of Guelph, 189 p.
  2. Équipe de rétablissement du caribou forestier au Québec, 2013 (mai). Plan de rétablissement du caribou forestier (Rangifer tarandus) au Québec 2013-2023. Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec, Faune Québec, 110 p.
  3. Faille, G., et al., 2010. Range Fidelity: The Missing Link Between Caribou Decline and Habitat Alteration? Biological Conservation 143 (11), 2840-2850.
  4. Nature Québec, 2007. Méthodologie d’identification de secteurs favorables à la conservation du Caribou forestier. Document réalisé dans le cadre du projet « Critères et propositions d’aires protégées pour le Caribou forestier », 36 p. + annexe.

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